Barrages mobiles
Sur les fleuves ou dans la partie aval des rivières les vallées s’évasent, les débits de crue augmentent et l’occupation humaine devient importante. Pendant les crues, il faut éviter la montée du plan d’eau ; le barrage doit alors s’effacer presque entièrement pour permettre le libre passage du débit du cours d’eau. Les barrages mobiles répondent à cet objectif.
Les barrages mobiles sont essentiellement constitués de piles parallèles à l’axe de la rivière et de vannes, parfois de grande largeur, entre ces piles. Un radier général sous l’ouvrage permet de protéger le fond du lit contre les affouillements qui pourraient notamment se produire pendant le passage des crues avec des vitesses importantes du courant.
Sur les rivières navigables, ils sont souvent accolés à des écluses.
Sans remonter aux barrages à aiguilles (POIREE 1842), sortes de perches placées jointivement les unes à côté des autres pour réaliser une surface plus ou moins étanche, qui constituaient les organes de fermeture des anciens barrages de navigation, l’espace entre les piles des barrages modernes est obturé par :
- des vannes segments qui permettent le passage par un mouvement de rotation autour de l’axe,
- des clapets articulés sur le radier et qu’on abaisse pour laisser passer la crue,
- des vannes plates qui se déplacent verticalement et qui peuvent être constituées par plusieurs corps permettant à l’eau de passer par dessus ou par dessous,
- des hausses, sortes de panneaux rectangulaires qui, accrochés par un côté au fond de l’eau, peuvent être levés et calés en position par un système mécanique (crémaillère par exemple),
- des boudins gonflables (à l’eau), généralement protégés par des tôles métalliques pour éviter les chocs par les corps flottants,
- de vannes toits
Les ouvrages construits récemment sur les grands fleuves français : Rhin, Rhône, Garonne sont de ce type. Le barrage de la Caserne sur Couesnon est un barrage mobile à clapets qui peut fonctionner dans les deux sens selon la marée. Il participe au désensablement de la baie du Mont Saint Michel.
Ce type d’ouvrage fait souvent l’objet d’études sur modèle réduit dans le but de préciser :
- les formes hydrauliques des piles et radiers de pertuis,
- le calibrage du bassin d’amortissement aval,
- l’allure de l’écoulement dans les pertuis et à l’aval, ainsi que vers les prises d’eau,
- le passage des crues,
- les conditions de dérivation de la rivière pendant l’exécution des travaux.