L’organisation des cultures
Face au développement de la population mondiale dont la croissance n’a guère commencé à se réduire, le problème essentiel est de produire, les années sèches, des quantités croissantes de nourriture et donc de développer les surfaces irriguées : pendant la saison sèche avec de l’eau stockée en saison humide, pendant les années sèches avec de l’eau stockée les années humides.
L’importance du problème est certes très variable d’une région à l’autre. Il n’existe pratiquement pas en Autriche, en Suisse, en Suède. Par contre dans certains bassins versants, on est déjà conduit à utiliser, donc à stocker, la quasi totalité de l’eau de surface s’écoulant normalement vers la mer. Il en est ainsi dans les régions en voie de développement où vivent 70% de la population mondiale et où sont constatés les plus forts taux de natalité.
Dans ces pays, la croissance de la production vivrière passe inévitablement par l’irrigation, irrigation parfois partielle et complémentaire pendant les périodes les plus sèches, ou irrigation totale dans les zones quasi désertiques transformées aujourd’hui en zones vertes.
Aujourd’hui, l’irrigation concerne environ 277 millions d’hectares, soit 18% de la surface cultivée totale, avec un rendement qui est à peu près le double de celui des terres non irriguées, mais surtout un rendement à peu près constant d’une année à l’autre.
Les deux tiers de la consommation mondiale d’eau sont utilisés à l’irrigation (il s’agit de l’eau artificiellement contrôlée par l’homme car il faut autant d’eau pour produire 1 kilo de vivre en une terre non irriguée que sur une terre irriguée, mais dans le premier cas, seule l’eau du ciel y pourvoit). En fait il faut beaucoup plus d’eau pour faire croître les aliments dont l’homme a besoin (cultures vivrières ou élevage d’animaux) que pour assurer son alimentation en eau.
En France, compte tenu de son climat tempéré, les besoins en matière d’irrigation sont moins présents que dans beaucoup de pays. Toutefois les barrages construits pour cela sont assez nombreux, notamment dans le sud-ouest. Il s’agit généralement de barrages de dimensions modestes.
L’activité agricole associée aux barrages peut également concerner l’élevage (réserve d’eau pour le bétail) et la pisciculture.