Barrages à masque
Un barrage à masque est formé par :
- un massif en enrochements construit en travers de la rivière avec des pentes de talus assez douces pour assurer la stabilité. Les enrochements ne sont pas imperméables et, à eux seuls, ils sont incapables de retenir l’eau.
- une couche d’étanchéité appelée masque posée à l’amont du massif en enrochement et qui s’appuie sur ce massif. Le masque est étanche sur toute sa surface. Un soin particulier doit être porté à ce que l’étanchéité soit aussi assurée sur la périphérie du masque aussi bien en pied de barrage et dans la fondation qu’en rive pour éviter que le masque ne soit contourné.
Les barrages en enrochements rangés, tiennent avec des talus plus raides et permettent de réduire les volumes à mettre en place. Ils se tassent d’autant moins que les enrochements sont mieux rangés. Cette technique est aujourd’hui abandonnée pour des raisons de coût de main d’œuvre.
Actuellement la tendance générale est de construire les barrages en enrochements compactés. Grâce au compactage, les tassements des enrochements de bonne qualité peuvent être réduits à de 0.3 à 0.4% de la hauteur du barrage.
Le masque lui-même peut être réalisé :
- par une dalle de béton armé coulé par plots successifs sur toute la surface du parement amont ;
- par une ou des couches de béton bitumineux mises en place par des engins similaires à ce qu’on trouve sur des chantiers routiers (adaptés par tenir sur la pente) ;
- par des géomembranes (typiquement des feuilles de PVC de forte épaisseur) livrées en lés et soudées les unes aux autres. Les feuilles sont posées sur une coche de transition en matériau fin ( pour éviter de déchirer la membrane qui s’appuierait directement sur les enrochements) et protégées par des dalles, des pavés…Ce type de masque est très utilisé pour les petits ouvrages et notamment les retenues d’altitude pour la neige artificielle ;
- plus rarement par une tôle métallique galvanisée.
Le masque s’appuie sur une plinthe, parfois complétée par une dalle ancrée. Cette plinthe assure le rôle de transition avec la fondation et permet une certaine rotation de la dalle pour suivre les mouvements du barrage au cours du temps.
Grâce aux travaux de Barry COOKE, les barrages en enrochements à masque en béton armé font l’objet d’une quasi-normalisation. Ils sont connus dans le monde anglo-saxons sous l’acronyme CFRD (Concrete Faced Rockfill Dam).
On a ainsi construit des barrages de taille considérable. Le record du monde est aujourd’hui détenu par le barrage de Shuibuya en Chine avec 233 métres de hauteur au-dessus des fondations. Le record français, plus modeste, apparient au barrages des Fades dans le Puy-de-Dôme avec 64 mètres de hauteur.
S’apparentent à ce type, les barrages à voile d’étanchéité : le masque amont est remplacé par un rideau d’étanchéité réalisé en paroi moulée (avec du béton plastique admettant des déformations) comme au barrage de l’Agly ou en béton bitumineux comme pour les deux barrages de Lastioulles.