Séismes
Les accidents de barrages liés à des séismes sont rares. Les publications de la CIGB montrent que les accidents les plus importants concernent les ouvrages en remblai, intrinsèquement plus sensible au séisme que les barrages en béton.
Ce bon comportement peut s’expliquer intuitivement par le fait que les barrages sont des structures massives intrinsèquement dimensionnés pour résister à des efforts horizontaux importants (poussée de la retenue), à la différence des structures de génie civil habituels qui sont conçus pour reprendre essentiellement des efforts verticaux.
Pour les barrages en remblai
Le retour d’expérience mondial est qu’aucun grand barrage en remblai d’une hauteur supérieure à 15 m, de conception moderne, ne s’est rompu après séisme. On retient surtout la rupture partielle, très étudiée, du barrage Van Norman (Séisme de San Fernando du 9 février 1971).
Il faut noter que, mis à part des barrages atypiques de stériles miniers, seul un barrage endommagé par un séisme a occasionné des victimes. Il s’agit du petit barrage de Fujinuma construit en 1947, lors du terrible séisme de Tohoku au Japon en 2011.
Au Japon,hormis le barrage de Fujinuma, seuls les barrages en remblai construits avant 1918 ont été sérieusement touchés par les séismes et un seulement s’est rompu.
Pour les barrages en béton
Aucun barrage en béton ou en maçonnerie n’a subi de destruction à l’occasion des séismes les plus violents, à l’exception de la ruine du barrage de dérivation de Shih-Kang (Taïwan), directement construit sur une faille sismique importante.
La présence de cette faille, sensiblement parallèle à la vallée et non détectée pendant les travaux, provoqua un rejet vertical de 3 à 4 m entre les pertuis vannés de la rive droite mais sans lâchure catastrophique d’eau de la retenue.
Qu’il s’agisse de barrages-voûte ou de barrages-poids, en béton ou en maçonnerie, la stabilité globale des ouvrages n’a pas été mise en cause et les dégâts observés se sont révélés mineurs (apparition de fissures en partie supérieure des ouvrages localisées en général à des changements d’inertie des structures, ouvertures ou décalages au droit des joints de plots).
Pour en savoir plus
Voir aussi sur la page "Recommandations" le guide de la Direction Générale de la Prévention des Risques du ministère chargé de l’environnement sur le risque sismique et la sécurité des ouvrages hydrauliques.
La Commission Internationale des Grands Barrages (CIGB) est un lieu privilégié de recueil d’informations sur le comportement des barrages, notamment à l’occasion des séismes. Le thème "barrages et séismes" a été traité, à plusieurs reprises, au cours des congrès qu’organise la CIGB tous les trois ans. Le document de la CIGB édité en 2002 par la CIGB, intitulé "Icold Position Paper on Dam Safety and Earthquakes", permet une première approche sur le comportement des barrages à l’occasion de séismes, parfois très importants. Il est disponible gratuitement sur le site de la CIGB.
On peut citer également le rapport général et des rapports de la question 83 du congrès de Montréal consacrée aux barrages et séismes (2003) ou le bulletin technique n°120 de la CIGB.