Glissements de terrain
Les glissements de terrain des berges des retenues peuvent représentent un risque potentiel pour les barrages.
La rentrée brutale dans la retenue d’un vaste volume de terre suffisamment rapide, est susceptible de provoquer une vague pouvant déferler par dessus le barrage.
Les risques seraient alors de deux ordres :
- Rupture du barrage par la surverse : augmentation instantanée mais de courte durée de la charge hydrostatique sur le barrage ou érosion des matériaux du barrage pour les barrages en remblai
- Risque d’inondation à l’aval du volume d’eau ayant submergée le barrage.
C’est ce dernier cas qui est arrivé en Italie au barrage de Vajont dans la nuit du 9 au 10 octobre 1963. Au soir du 9 octobre, un énorme glissement de terrain d’une vitesse estimée à 90 km/h s’est produit dans la retenue à l’occasion du premier remplissage de ce barrage haut de 260 m. Ce glissement a provoqué une vague de plus de 200m. de hauteur qui a franchi le barrage, et causé la destruction massive du bourg de Longarone et de trois autres villages, faisant plus de deux milles victimes.
Il est cependant remarquable de constater que la structure du barrage et ses appuis n’ont guère été endommagés malgré l’importante surcharge.
Un accident du type de ce qui s’est produit à Vajont en 1963 ne s’est jamais produit en France et reste extrêmement rare de part le monde.
Depuis cet accident l’analyse de ce risque est faite par les maîtres d’ouvrage des barrage. Les dispositifs et mesures de surveillance en place permettent de détecter les signes avant-coureurs d’une rupture plusieurs jours avant la catastrophe et d’en informer les Autorités. Par conséquent, cela laisse le temps aux Pouvoirs publics d’informer le public et d’organiser l’évacuation si nécessaire ; c’est ce que l’on appelle les Plans Particuliers d’Intervention (PPI).
La décision et l’organisation de l’évacuation proprement dite sont du ressort des pouvoirs publics (Préfet).
La sécurité d’un ouvrage vis-à-vis d’un glissement de terrain est assurée par une surveillance régulière et des capteurs de mesure adaptés pour pouvoir juger des évolutions. Si le remplissage de retenue est la période la plus délicate pour un ouvrage, il est nécessaire de poursuivre cette surveillance pendant son exploitation.
Les dispositifs de mesure et de contrôle mis en place par les exploitants de barrage garantissent que si un glissement de terrain devait se remettre en mouvement, des signes avant-coureurs permettraient de s’en rendre compte et de prendre les dispositions adéquates pour le stabiliser, ou dans le pire des cas, évacuer la population menacée.
Les progrès enregistrés par la science depuis les années 50/60, en matière de mécanique des roches notamment, nous permettent de mieux connaître et de mieux maîtriser ce risque. En outre, peu de nos sites sont placés dans des zones sujettes aux glissements de terrain et les volumes de glissements répertoriés sont très largement inférieurs à ceux de Vajont.