Poissons migrateurs
Lorsque qu’un barrage est édifié en travers d’un cours d’eau, trois domaines doivent être considérés :
- la retenue, avec les conditions nécessaires à la vie piscicole, en particulier la nourriture et la reproduction, ainsi que la qualité de l’eau dans cette retenue ;
- le barrage, avec les techniques de franchissement ;
- la rivière à l’aval du barrage, avec les conditions de débit permettant de préserver la faune piscicole.
Le maintien et le développement de la faune piscicole sont importants pour le concepteur d’un barrage. Il doit avoir dans ce domaine un triple objectif :
- conserver la diversité des espèces vivantes ;
- permettre l’alimentation des populations riveraines grâce à la pêche ;
- assurer le développement des activités de loisirs nautiques.
Au niveau des ouvrages de franchissement du barrage pour les espèces de poissons migrateurs, il pourrai être nécessaire de réaliser les aménagements suivants :
- une passe à poissons pour la montaison ;
- une fosse de réception en pied de barrage pour la dévalaison ;
- un exutoire de dévalaison.
Des contraintes fortes seront généralement imposées pour les cours d’eau à grands migrateurs. De plus, le franchissement des ouvrages par les embarcations de loisir devra être pris en compte lors de la conception des passes à poissons (avec par exemple la possibilité de passe mixte). Il conviendra de prendre en compte le débit d’attrait, ainsi que le débit d’alimentation des passes à canoë kayaks.
Pour la conception de cette passe à poissons, il est impératif de définir correctement les éléments suivants :
- l’emplacement et le choix du type de cette passe à poissons ;
- ses caractéristiques géométriques ;
- la simulation du fonctionnement ;
- les possibilités de contrôler son efficacité ;
- la gestion du dispositif de franchissement.
En ce qui concerne la montaison des espèces, un soin particulier devra être également apporté aux zones de frayères qui se trouvent à l’amont du remous de la retenue, et qui constituent les zones de reproduction et de croissance.
Pour la dévalaison, il va être important de connaître les espèces concernées et de leur stade de développement lors de la dévalaison (juvénile ou adulte), afin de définir correctement les nouvelles conditions de dévalaison par la crête du barrage ou par un exutoire de dévalaison. Les risques de mortalité du fait de la hauteur du barrage et de la présence ou non d’une fosse de réception, devront être également proprement évalués.
L’impact des barrages sur la faune piscicole a été évoqué à l’occasion de nombreux congrès de la CIGB/ICOLD et dans différents bulletins publiés par celle-ci. Les différents congrès ou symposiums où ses questions ont été abordées sont les suivants :
- 1973 Conséquences de la construction des barrages sur l’environnement (Q40)
- 1988 Retenues et environnement - Expériences de gestion et de mesure d’impact (Q60)
- 1991 Les barrages et l’environnement (Q64)
- 1993 Le Haut Barrage d’Assouan (Symposium au Caire).
- 1994 Retenues en exploitation : expérience dans le domaine de l’environnement (Q69) avec en particulier les rapports 11,12,13,14,15,22,31,35,37,38,46 et 47.
- 1995 Retenues dans l’aménagement des bassins fluviaux (Symposium)
- 2006 Gestion des impacts en aval des barrages en service (Q 85)
- 2009 Barrages et hydroélectricité (Q88)
Un bulletin a été spécialement consacré à ces questions par la CIGB et dans lequel on pourra trouver de précieux renseignements et un certain nombre de retours d’expérience : Bulletin 116 (1999) Les barrages et les poissons – Synthèse et recommandations